Tuesday, July 24, 2007

Poema Apócrifo de Marcel Duchamp

L.H.O.O.Q.
Elle Ache Ô Ô Qu
Elle a chaux au cu
Elle a chaux, oh Q!
Elle est jeune,
Elle est jaune,
Elle est June,
Qui est tu?
Je suis O et mon Histoire
Est sans beauté ni espoir,
Je crains la vie, le mirroir,
Et je suis faite pour voir
Le déboche, l'orgie, l'honte -
Sur la barque de Caronte,
Toutes les eaux sont noires -
Je suis O,
Et j'ai chaux,
Et jusque là tout va bien -
Mais tout le reste est bizarre!
Comme un songe du Levant! -
La vierge dors.
Le roi se meurs.
«La bouche d'Or»...
La peur. La peur...
La terre tourne autour du soleil;
La vie me tourne autour du sommeil...
Ne t'assoies pas sur ce fauteil -
Tu te pentiras.
Ne t'assoies pas
Tu te pentiras,
Ne sois pas,
Tu te pentiras,
Je ne sais pas quoi,
Tu te pentiras...
La Fointaine m'ecrivais des lettres de son moulin;
Alphonse Daudet chantais
Les fables du gris matin;
La fontaine où je buvais
(Oh mon Dieu que je suis faible!)
Avais de l'eau et du vin
Elle avais des jolis rêves -
Mais un jour j'ai découvert
Que caché dérrière les arbres
Sous le lit et mes couvertes,
Sur les colomnes de marbre,
Il y avait un chemin
Fait de noircis boulevards,
Fait de cris et de chagrins,
De terribles cauchemars,
Dans chaque joli visage
De fille, bête ou object,
Et dans chaque paysage
Il n'y avais que nuage,
Mensonge, horreur et regret.
J'ai compris que l' au de-là
Des choses qu'on voit ici
N'a qu'illusions d'une foi
Qui ni serve ni suffit.
J'ai vu sans ombre ni doute
La vérite derrière l'herbe:
Ni vert', ni frèche, ni douce:
Mas comme le monde: Mèrde!

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